Demander Une Démo
    Back to Blog

    Transparence alimentaire : 3 initiatives des distributeurs en Europe

    Temps de lecture: 7 Min
    by: Aude Chardenon
    Transparence alimentaire : 3 initiatives des distributeurs en Europe

    Produits locaux, durables ou/et nutritionnellement plus sains, ils sont plébiscités par les consommateurs. Pour répondre à cette demande, les distributeurs français comme européens prennent de plus en plus d’initiatives et mettent en avant leur offre en ligne et en magasin et communiquent ces informations à très forte valeur ajoutée à leurs clients.  

    1. L'amélioration de la mise en avant de l’offre locale

    Publié début décembre 2021, un sondage du Concours général agricole révèle que 99 % des Français consomment des produits régionaux et locaux, mais que 60 % des personnes interrogées considèrent que ces produits sont difficilement repérables. 71 % des personnes interrogées estiment que les magasins où ils effectuent leurs achats ne proposent pas suffisamment de produits du terroir. 

    Cette appétence, qui a émergé il y a quelques années, a été bien comprise par les enseignes alimentaires qui multiplient les initiatives pour mettre en avant les informations qui comptent aux yeux des consommateurs  dans les rayons et sur les sites e-commerce. 

    Initié en 2018 par l’enseigne Intermarché, le programme « Producteurs d’ici» vise à mettre en avant quelque 15 000 producteurs locaux qui travaillent avec les adhérents et à mettre en valeur cette collaboration à l’heure où les consommateurs demandent de plus en plus de produits locaux. Fromages, vins, glaces, œufs et autres produits sourcés localement se retrouvent au cœur des linéaires et mis en valeur au travers de photographies au sein des magasins.

    Démarche similaire de Carrefour et ses 120 Filières Qualité Carrefour et 25 000 producteurs, Système U et son projet « Le meilleur du local » ou encore la marque « Saveurs de nos Régions » de Lidl, lancée dès 2012. 

    Une nouvelle enseigne, baptisée Tazita, prévoit d’ouvrir 240 points de vente en commercialisant 7 500 références, dont 70 % made in France, selon le magazine LSA.

    Les retailers britanniques se sont également saisis de la tendance. Les magasins Booths se concentrent sur la production locale avec 80 % de la viande vendue en magasin provenant de la région. Au plus fort de la saison des récoltes, 30% des fruits et légumes viennent aussi de producteurs locaux. Même son de cloche chez Morrisons qui a lancé ses « Local Foodmarkets » dès 2017 et référence aujourd’hui 1300 produits issus de fabricants et producteurs locaux. 

    2. L’appropriation des scores pour mieux informer

    Le Nutri-score, initiative française, conquiert progressivement les distributeurs européens. En Belgique, Delhaize a mis en place un programme d’adhésion à la santé que les entreprises peuvent offrir à leur personnel. Grâce à ce concept, les employés des entreprises adhérentes vont recevoir une réduction de 20% sur les produits alimentaires ayant un Nutri-score A ou B, donc plus sains. En échange, l'entreprise verse 60 euros par mois et par employé concerné.

    Ce programme avait d’abord été testé par Delhaize avec la société de logiciels Unbox en 2019 et les 11000 participants avaient substantiellement acheté plus de produits ayant un Nutri-score élevé. L’objectif affiché est d’encourager les employés à opter pour une alimentation équilibrée et leur donner plus de pouvoir d’achat.  

    D’autant plus que l’impact du Nutri-score sur les ventes est avéré. En 2020, une étude menée par IRi indique que les ventes augmentent de +4,9% de chiffre d’affaires pour les produits A, +2,1% pour les produits B, +1% pour les C, +0,2% pour les D et -2,3% pour les E. 

    Si les distributeurs sont très actifs pour les produits alimentaires, certaines initiatives concernent également les catégories non-alimentaires. L’Eco-Score, qui calcule l’impact sur l’environnement du produit et initié en France, se répand peu à peu dans les rayons européens. Lidl teste également l’Eco-Score en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. 

    Sur le même sujet, 27 fabricants (Gerblé, Les 2 Vaches, Soy…) et 8 enseignes (Lidl, Greenweez, Naturalia…) ont lancé une expérimentation pour afficher le Planet-score de 1 000 produits alimentaires sur plusieurs sites de e-commerce d’ici la fin de l’année. Il mesure l’impact environnemental entre différents produits en corrigeant les biais et les lacunes de l'analyse du cycle de vie (ACV), comme l’impact des pesticides sur la biodiversité et sur la santé humaine, et permet de comparer des produits d’une même catégorie. 

    3. L’utilisation des applications mobiles comme vecteur de transparence alimentaire

    Très appréciées par les consommateurs, les applications mobiles nutritionnelles sont pour la plupart issues d’initiatives bénévoles qui ont permis de concevoir de larges bases de données. 

    Certaines enseignes se sont véritablement emparées du sujet, à l’image de Système U (initiée sous Serge Papin), qui a lancé une première version en 2015 et l’a améliorée en 2018.  Objectif : reconnaître la présence de certaines substances controversées ou spécifiques.

    Carrefour Belgium a commencé en 2021 à partager plus de 1000 références alimentaires sur ses marques propres avec l’application Yuka. L’objectif est aussi de permettre au consommateur d’accéder à des informations fiables et mises à jour en temps réel. Le belge Colruyt a annoncé l’afficher sur les produits de sa marque propre (Boni), et propose une application SmartWithFoods pour aider les consommateurs à faire des choix plus responsables.

    La transparence des informations produit plébiscitée

    Selon un rapport de la Commission européenne, 81 % des consommateurs européens préfèrent acheter près de chez eux, 67 % des consommateurs préfèrent acheter des produits plus respectueux de l’environnement même s’ils coûtent plus cher 23 % d’entre eux indiquent avoir tenu compte de l’impact environnemental de la plupart ou la totalité de leurs achats et 7 Européens sur 10 disent se tourner vers des aliments sains par rapport à des aliments de moins bonne qualité nutritionnelle lorsqu’ils ont le choix. 

    Pour en savoir davantage sur les informations produit qui comptent pour les consommateurs, téléchargez notre nouveau rapport « Comment l’exigence de transparence des données produit agit sur les décisions des acheteurs européens ».

    TELECHARGER LE RAPPORT

    Écrit par : Aude Chardenon

    Basée à Toulouse, Aude Chardenon est une ancienne journaliste reconvertie dans le content marketing. Couvrant pendant une dizaine d’années les sujets liés à la transformation digitale du retail et du secteur bancaire, elle suit avec passion les innovations technologiques du commerce sous toutes leurs formes, visibles...