Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux produits durables et responsables. En France, le succès des Nutri-score, Eco-Score et indice de réparabilité ont montré que certains critères sont devenus si essentiels que les scores des produits font aujourd’hui la différence aux yeux des consommateurs et dans les ventes de produits de grande consommation.
Nutri Perso, rémunéra-score, Planet-score, Toxi-score et même Ménag’Score sont à l’étude ou en cours d’expérimentation. Voici 5 scores produit qui pourraient se déployer dans les prochains mois ou années et qui devraient faire l’objet d’un suivi approfondi de la part des marques et distributeurs.
Lancé en janvier 2022, le Nutri Perso a été développé avec des ingénieurs de l’INC (Institut national de la consommation), des experts du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) et l'application myLabel.
Il ressemble au célèbre Nutri-score, mais son but est de calculer une note personnalisée en fonction du profil de chaque consommateur. Pour ce faire, il n’est pas basé sur la portion unique de 100 grammes (ou 100 ml) du Nutri-score, mais sur une quantité adaptée en fonction du produit et du consommateur et détermine ainsi une quantité en fonction de l'âge et du genre.
Le Nutri Perso est une note sur 100, et un code couleur qui varie en fonction de l'acheteur. Par exemple, une plaquette de chocolat noir mal qui est notée en matière de Nutri-score (E) peut obtenir un bon Nutri Perso pour une femme de 40 ans par exemple, car sa consommation moyenne est estimée à 15 g et non pas à 100 g, poids de référence pris en compte dans le calcul du Nutri-score.
Proche de l’Eco-Score, le Planet-score est un score élaboré par l’ITAB (Institut technique de l’agriculture biologique). Il est expérimenté depuis octobre 2021 et concerne près d’une centaine d’industriels (Sojasun, Gerblé, Les 2 Vaches, Céréal, Les Crudettes…) et enseignes (Biocoop, Lidl, Naturalia, Auchan, Monoprix…) sur plus de 1 000 produits agroalimentaires.
S’il restitue une note globale comme l’Eco-Score, le Planet-score donne une évaluation du produit dans trois sous-catégories que la biodiversité, les pesticides et le climat (avec son impact carbone).
Des informations sur le mode d’élevage complètent le dispositif. En 2022, les pouvoirs publics en France devront trancher sur un système de notation unique entre le Planet-score et l’Eco-Score. L'adoption de l'affichage environnemental devrait s'opérer progressivement en 2023 en France dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Il ne s'agira donc plus d'une simple démarche volontaire mais d'une nouvelle réglementation que les marques devront prendre en compte sur leurs produits.
Le rémunéra-score est né d’une initiative commune entre la FNB (Fédération nationale bovine) et l’enseigne Lidl. Il s’agit d’un score allant de A+ à F afin de noter la rémunération des éleveurs de la filière bovine dans le but de promouvoir une rétribution plus juste. La note maximale, A+, est indexée sur le coût de production de l’éleveur, la valeur de référence émise par l’interprofession. Alors qu’aujourd’hui, le prix moyen de marché est inférieur de beaucoup au coût de production, et correspond à la note F, ce score doit inciter les acteurs à obtenir une meilleure note en permettant de revaloriser le prix payé aux éleveurs.
Ce dispositif d'étiquetage est disponible sur tous les produits issus de contrats tripartites sur des races à viande vendues dans les supermarchés Lidl en France.
L’idée d’un Toxi-score est née en décembre 2019, lors de la mission d’information sur les perturbateurs endocriniens. Cette nouvelle étiquette vise à informer la présence suspectée, présumée ou avérée de ces substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien.
Le Toxi-score va s’appliquer à tous les produits ménagers. Comme le Nutri-Score, il devrait prendre la forme d’un classement de A à E et du vert au rouge.
C’est l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et de la santé (Anses), de Santé Publique France et de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) qui sont chargés de son élaboration, toujours en cours.
En 2021, le magazine 60 Millions de consommateurs, édité par l’Institut national de la consommation (INC), a étudié la composition de 119 produits nettoyants de 52 marques achetés en avril et en juillet 2021, en se basant sur les étiquettes, les listes d’ingrédients publiés par les industriels sur leur site et des fiches de données de sécurité, qui indiquent la concentration des substances.
Il a ensuite attribué à chacun un Ménag’Score pour les évaluer sur une échelle de A à E, de “produits à utiliser sans réserve” à “produits fortement déconseillés, trop de substances problématiques”. L’organisme milite pour la création officielle de ce score, projet auquel le Toxi-score pourrait répondre en partie.
Vous voulez en savoir davantage sur la manière dont marques et distributeurs doivent collaborer pour déployer l'affichage des scores, qu’ils soient obligatoires ou non ? Téléchargez notre rapport « Comment la transparence des données produit agit sur les décisions des acheteurs européens ».
