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    Vers des labels anti-gaspi

    Temps de lecture: 8 Min
    by: Julie Merrer
    Vers des labels anti-gaspi

    Le gaspillage, notamment alimentaire, est un phénomène d’ampleur, et les chiffres qui s’y rapportent sont éloquents. Selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations), environ 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées chaque année dans le monde.

    La France occupe la troisième place du podium des pays qui gaspille le plus en Europe après l’Espagne et l’Allemagne avec des pertes estimées à 16 milliards d’euros. 

    Si un tiers des ces pertes est lié à la phase de la consommation, 32 % du gaspillage a lieu au moment de la production, 21 % lors de l’étape de transformation et 14 % en phase de distribution, selon Une étude de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).

    Les marques et les distributeurs doivent fournir des efforts en matière d’innovation produit, d’emballages ou encore d’étiquetages. 

    Ce que la loi dit en France en matière de gaspillage alimentaire

    La loi française impose aux industriels d’utiliser des mentions comme « à consommer de préférence avant le », « à consommer avant le », « date de péremption » sur les emballages pour aiguiller les consommateurs. L’étude de la Capgemini Research Institute révèle deux chiffres très intéressants pour les entreprises. 

    Pour les entreprises, les bénéfices à s’engager contre le gaspillage sont donc multiples. Elles font un geste non négligeable pour l’environnement, elles réalisent de précieuses économies, et et surtout, elles deviennent plus attractives aux yeux des consommateurs. 

    Un nouveau label anti-gaspi lancé par le gouvernement

    L’obtention d’un label est un excellent moyen de montrer son engagement dans la lutte contre le gaspillage. Mais il existe beaucoup de certifications, et il est parfois difficile de se repérer dans la jungle des labels et de savoir lesquels sont fiables ou non.

    La bonne nouvelle est qu’en matière de gaspillage, il existe un label fiable et reconnu par l’État. Il s’agit du label national anti-gaspillage alimentaire. 

    Celui-ci trouve son origine dans la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) du 10 février 2020.

    L’objectif de cette réglementation est ambitieux : réduire de moitié les pertes alimentaires à l’horizon 2025 pour les secteurs de la distribution et de la restauration collective et à l’horizon 2030 pour la consommation, la production, la transformation et la restauration. 

    Pour atteindre ce but, un label a été mis en place depuis le 1er mars 2023. L’idée est de mettre en valeur les entreprises qui réduisent leur gaspillage. Pour l’heure, la certification est déployée auprès des acteurs de la grande distribution (hypermarché, supermarché, etc.), des grossistes et des métiers de bouche. Les autres acteurs de l'agroalimentaire seront ensuite concernés à compter de 2024. 

    17 critères d’évaluation pris en compte pour le label anti-gaspi

    L’obtention du label est soumise à 17 critères d'évaluation, classés en 4 grandes catégories : 

    • des critères transversaux pour évaluer la performance globale de l’entreprise ;
    • des critères spécifiques sur l’approvisionnement, l’achat et la fabrication des denrées alimentaires ;
    • des critères spécifiques liées à la commercialisation des denrées alimentaires ;
    • des critères concernant la gestion des invendus.

    L’objectif est d’évaluer les mesures concrètes prises par les entreprises en matière de gaspillage, comme par exemple : 

    le don aux associations caritatives (la fréquence et la qualité du don sont prises en compte) ;

    • le niveau du taux de casse ;
    • la sensibilisation du personnel aux questions liées au gaspillage ;
    • l’intégration de bonnes pratiques anti-gaspillage dans la relation avec les fournisseurs.

    Trois niveaux de labellisation

    Il existe trois niveaux de labellisation. Ainsi, une à trois étoiles seront attribuées à l’entreprise selon son niveau de maturité dans la lutte contre le gaspillage. 

    • « 1 étoile » signifie engagement. Ce premier niveau atteste de la prise de conscience de l’entreprise, qui a initié une démarche anti-gaspillage.
    • « 2 étoiles » veut dire maîtrise. Autrement dit, l’entreprise a mis en place des actions ciblées, efficaces et obtient déjà des résultats concrets.
    • « 3 étoiles » signifie exemplaire. L’engagement est total et son taux de gaspillage est remarquablement bas. 

    Pour le consommateur, il s’agit d’un repère fiable et visuel très utile. En un coup d'œil, il peut cerner le niveau d’engagement de l’entreprise. 

    Un parcours de labellisation en deux temps

    Pour obtenir la certification nationale, il convient de déposer une demande auprès d’un organisme certificateur agréé par l’État comme Bureau Veritas Certification, SGS International ou Certification Services ou AFNOR Certification.

    L’évaluation se déroule ensuite en deux étapes : 

    • Une phase documentaire pendant laquelle il faut composer un dossier de candidature complet et réaliser un premier auto-diagnostic.
    • Une phase d’audit durant laquelle l’organisme certificateur va évaluer le candidat à la lumière des 17 critères que nous venons d’évoquer. 

    Les initiatives concrètes pour soutenir la démarche d'un label anti-gaspi

    Au-delà de l’adoption d’un label, d’autres actions concrètes peuvent être mises en place par les entreprises pour lutter contre le gaspillage alimentaire et non alimentaire. 

    Faire un diagnostic anti gaspillage dans son entreprise

    Un diagnostic permet d’avoir une vision fine et précise de ses points forts et de ses axes de progression en matière de gaspillage. Ainsi, les entreprises peuvent mettre en place un plan d’action spécifique et adapté. Leur stratégie a alors plus de chance de donner des résultats concluants. 

    Améliorer la gestion des stocks

    En optimisant la gestion de leurs stocks, les entreprises réduisent drastiquement leur taux de gaspillage, en particulier lorsqu’elles vendent des produits avec une date d’expiration (produits alimentaires, produits cosmétiques, etc.) Elles réalisent aussi des économies en limitant les dépenses superflues. 

    Pour simplifier leur organisation, les entreprises peuvent par exemple utiliser un logiciel de gestion spécifique. Elles récoltent ainsi des données fiables, actualisées en temps réel, sur l’état de leur inventaire et évitent les surplus de stocks trop importants. 

    Limiter et recycler les invendus

    La loi interdit aux acteurs de la grande distribution de jeter leurs invendus alimentaires. Cette interdiction a été élargie aux produits non alimentaires depuis le 1er janvier 2022. 

    Mais dans les faits, cette réglementation n’est malheureusement pas toujours respectée. D’après une étude réalisée par Comerso, une start-up spécialisée dans l’anti-gaspi, plus de 70 % des entreprises n’auraient pas connaissance de ce nouveau décret. Preuve que le chemin vers le zéro gaspi est encore long et qu’il est essentiel de continuer de sensibiliser tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement. 

    Les alternatives à la destruction des invendus sont aujourd’hui nombreuses. Les entreprises peuvent par exemple décider de : 

    • solder leurs invendus via leurs canaux de vente habituels
    • déstocker via des enseignes spécialisées, des sites de vente privée ou des applications spécifiques (Too Good to Go, Karma…).
    • donner leurs invendus à des associations. 

    Labels anti-gaspi et environnementaux, éco-score, production locale, qualité produit… Les attentes des consommateurs évoluent. Les entreprises doivent s’y conformer et faire évoluer leur stratégie de marque. 

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    Écrit par : Julie Merrer

    Basée à Lyon, Julie Merrer est content writer freelance et accompagne les entreprises de la tech dans le déploiement de leur stratégie de contenu. Ancienne juriste, elle a à cœur de vulgariser les sujets techniques et complexes, notamment liés à la transformation numérique, pour les rendre accessibles au plus grand...