Plus sensibles aux questions qui entourent l’avenir de la planète, les consommateurs deviennent des « consomm’acteurs » qui prennent leurs décisions d’achat de manière éclairée. Parmi les informations qui peuvent les aider dans leurs choix de consommation figurent en très bonne place les systèmes d’affichage environnemental.
D’après un sondage BVA, une écrasante majorité de Français s’y intéressent de près. 86 % des consommateurs interrogés se déclarent intéressés par un affichage environnemental.
Dans le détail, la sensibilité aux enjeux environnementaux et sociétaux est largement déterminée par l’âge des personnes sondées, les jeunes générations étant, selon ce sondage, particulièrement sensibles à la mise en œuvre d’un tel étiquetage.
Afficher les scores relatifs à l’impact environnemental d’un produit sur son emballage et sur sa fiche produit peut donc être un vrai facteur différenciant et les marques comme les distributeurs doivent être réactifs sur les attentes des consommateurs en matière d’affichage environnemental.
Affichage environnemental : les débuts d’une révolution
L’affichage environnemental informe les consommateurs sur l’ impact environnemental des produits et des services. La note se présente, à l’instar du Nutri-score, sous la forme d’une lettre (A, B, C, D ou E) et d’une couleur, en rayonnage ou sur Internet.
L’idée d’un affichage environnemental n’est pas nouvelle mais elle est encadrée depuis 2013. Dans une démarche volontaire, les marques et les distributeurs, notamment pour leurs marques propres, peuvent afficher cette note sur leurs produits à condition de respecter des critères techniques définis par l'Ademe (agence de la transition écologique) sur sa page dédiée.
La loi n° 2021-1104 du 22 août 2021, dite loi Climat et résilience précise que l’information doit être donnée « de façon fiable et facilement compréhensible pour les consommateurs ». Ce même texte indique que l’affichage environnemental doit fournir ces trois informations :
- les émissions de gaz à effet de serre ;
- les atteintes à la biodiversité ;
- la consommation d'eau et d'autres ressources naturelles.
Les différents systèmes d’affichage environnemental
Comme le prévoit la loi, plusieurs systèmes d’affichage environnemental sont en cours d’expérimentation. Les deux projets les plus connus sont :
L’Eco-score un indicateur visant à aider les consommateurs à choisir leurs produits alimentaires mais aussi textiles. Il repose sur 4 piliers principaux : l’analyse du cycle de vie du produit (ou ACV), les mentions valorisantes ou les labels environnementaux, l’origine (pays) des ingrédients et la composition des emballages. Son mode de calcul est toujours en phase d’élaboration.
Alors que l’Eco-Score valorise les modes de production qui dégagent moins de gaz à effet de serre par kilo d’aliment, le Planet-score privilégie les processus en faveur de la biodiversité. Il fournit également des informations sur l’utilisation des pesticides et l'impact sur le climat. Le mode d’élevage vient compléter son calcul et il est mis à jour en fonction des dernières données du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat).
Les consommateurs s’expriment sur l’affichage environnemental
Selon une étude La Fourche citée par le magazine LSA, l’Eco-score est reconnu par 70 % des consommateurs et 62 % estiment que c’est un critère d’achat important.
Dans une étude consommateurs menée par le collectif Planet-score, on apprend que celui-ci est préféré par 48 % des consommateurs, contre 8 % pour l’Eco-score.
D’autres systèmes d’affichage environnemental sont en cours d’expérimentation, dont la Note Globale. Elle attribue une note de 1 à 100 en fonction des critères suivants : le bien-être animal, la traçabilité et la transparence, l’environnement, l’origine, l’équité et la contribution à l’économie française, la nutrition et la santé humaine et la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE).
Vers un affichage environnemental obligatoire ?
Ces différents systèmes, qui coexistent pour le moment, visent à mieux informer le consommateur mais aussi à mener de meilleures actions de production, transformation et distribution. Ils doivent progressivement converger vers un seul et même système qui deviendrait obligatoire à l’horizon 2024.
