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Calcul de l'impact carbone des produits : les initiatives | Salsify

Rédigé par Aude Chardenon | Nov 14, 2022 8:15:00 AM

Les indicateurs liés à la protection de l’environnement intéressent de plus en plus les consommateurs : selon l'Étude Consommateurs 2022 de Salsify, 25 % des consommateurs disent avoir besoin de savoir si un produit est doté d’une certification environnementale indépendante avant de l'acheter. 21 % recherchent des informations liées aux critères de durabilité, comme l'empreinte carbone ou l’indice de réparabilité. 

Autres chiffres intéressants : une étude de l’Union européenne estime que 67 % des consommateurs déclarent préférer acheter des produits plus respectueux de l’environnement même s’ils coûtent plus cher, et 23 % des personnes interrogées indiquent avoir tenu compte de l’empreinte environnementale de la plupart ou la totalité de leurs achats.

Parmi les différents critères environnementaux figure l'impact carbone des produits. Le site Hellocarbo le définit ainsi : « l'empreinte carbone d'un produit est la quantité totale de GES (gaz à effet de serre) générée tout au long de son cycle de vie, depuis la production jusqu'à l'utilisation et au recyclage ». Différents critères sont pris en compte lors du calcul de l'impact carbone des produits.

Les critères pris en compte dans le calcul de l’impact carbone des produits

Il existe plusieurs manières de calculer l’impact carbone des produits. La première consiste à s’appuyer sur l'analyse de cycle de vie du produit (ACV), en listant les étapes où les émissions de CO2 et d’autres gaz à effet de serre se produisent : lors de sa production (extraction de matières premières, acheminement des ingrédients), son transport (mode de transport, emballage), son utilisation (consommation d’énergie), son recyclage… 

Un autre mode de calcul intègre les émissions associées à l’utilisation d’énergie tout au long du cycle de vie du produit. Il s’agit du bilan énergétique. 

D’autres méthodes prennent en compte le bilan des émissions de CO2, le bilan des émissions de gaz à effet de serre ou le bilan des émissions d’azote.

Plusieurs normes permettent aux organisations, notamment aux fabricants, de calculer l’impact carbone des produits qu’ils vendent. La plus célèbre est la norme ISO 14067, reconnue dans le monde entier, tout comme le Greenhouse Gas Protocol (GHG) et la norme PAS 2050.

Ces normes ne sont pas obligatoires. Pour autant, la montée en puissance des attentes des consommateurs en matière de durabilité pousse le monde de la grande consommation à revoir ses pratiques et ses produits. Ainsi, Nike a récemment commencé à utiliser un nouveau matériau baptisé Forward dont l'empreinte carbone est inférieure de 75 % à celle du tricot polaire standard de la marque, d’après Retail Dive.

Les différents scores issus du calcul de l’impact carbone

Les pouvoirs publics et les associations planchent de leur côté pour trouver des systèmes d’affichage clairs. Sont en phase de test ou de préparation :

Il prend la forme d’un score de A à E appuyé par un code couleur (de A pour un produit à faible impact environnemental à E pour un impact fort). La méthode de calcul de l'Eco-score repose sur 4 piliers : l’ACV, les mentions valorisantes et/ou les labels environnementaux, l’origine (pays) des ingrédients et, enfin, la composition des emballages. 

L'ACV est établie grâce à la base de données Agribalyse de l'ADEME (agence de la l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). L’Eco-score applique ensuite un barème de bonus/malus pour chaque produit selon qu’il respecte ou non un cahier des charges stricte reflétant des modes de production respectueux de l’environnement.

  • Le Planet-score

Élaboré par l’ITAB (institut technique de l’agriculture biologique), le Planet-score est proche de l’Eco-Score. Le Planet-score est expérimenté depuis octobre 2021 et concerne près d’une centaine d’industriels (Sojasun, Gerblé, Les 2 Vaches, Céréal, Les Crudettes…) et enseignes (Biocoop, Lidl, Naturalia, Auchan, Monoprix…) sur plus de 1 000 produits agroalimentaires. 

Le Planet-score donne une évaluation du produit dans trois sous-catégories qui sont la biodiversité, les pesticides et le climat (avec son empreinte carbone), complétées des informations sur le mode d’élevage par exemple. 

  • Le Carbon-score

Dans les cartons du gouvernement se trouve le Carbon-score, un indicateur de l’empreinte carbone des matériaux utilisés sur les chantiers. Annoncé en septembre 2022 lors des Assises du bâtiment et des travaux publics, il concerne en priorité les acteurs du bâtiment. Une concertation sur sa mise en place est prévue.

Le Carbon-score doit être intégré à la norme environnementale RE2020, standard actuel en vigueur pour les constructions de logements neufs, qui vise à améliorer la performance énergétique et le confort des constructions et diminuer leur empreinte carbone.

  • Le CO2 score

Initié par la Convention pour le climat, ce score vise à informer le consommateur sur ses modes de consommation. Prévu pour 2024, parfois appelé Score-carbone, il prend en compte le cycle de vie d'un produit tout en intégrant les émissions de carbone directes et indirectes. Seraient comptés notamment la fabrication ou l’extraction et l’acheminement de matières premières, la fabrication, le stockage, le transport vers le lieu de distribution, la distribution, la consommation, jusqu'à son traitement en tant que déchet ou son recyclage.

Son affichage doit prendre la forme d’une couleur claire et doit contenir des informations indiquant l'origine du produit, les différents pays traversés au cours du processus de production.

En 2022, les pouvoirs publics en France devront trancher sur un système de notation unique entre le Planet-score, l'Eco-Score et d’autres affichages possibles. 

L'adoption de l'affichage environnemental devrait s'opérer progressivement en 2023 en France dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Il ne s'agira donc plus d'une simple démarche volontaire mais d'une nouvelle réglementation que les marques et les fabricants devront prendre en compte sur leurs produits.

Pour en savoir plus sur les nouvelles tendances de consommation et leur impact sur les décisions d’achat et la gestion des données produit, téléchargez notre rapport « Comment la transparence des données produit agit sur les décisions des acheteurs européens ».